LEXIQUE

La consultation mémoire est destinée à l’évaluation et à la prise en charge médicale des personnes présentant des troubles mnésiques ou une plainte concernant une autre fonction intellectuelle (langage, orientation spatiale, concentration…)

Les patients sont adressés par un médecin référent (généraliste ou spécialiste) et sont munis d’une lettre explicitant la demande. La première consultation dure environ une heure, et est mené par un médecin spécialisé dans l’exploration des fonctions cognitives (neurologue ou gériatre).

Il est important de venir à cette consultation avec l’ensemble des documents médicaux en sa possession : prises de sang, radios, imagerie cérébrale, ordonnance des traitements… La présence d’un membre de l’entourage (conjoint, enfant ou ami) est souhaitable lors de la consultation pour apporter plus d’informations. 

La consultation consiste en un recueil des principaux antécédents médicaux personnels et familiaux, des investigations éventuelles déjà pratiquées ainsi que des médicaments pris.

Un examen neurologique est effectué et les différentes fonctions cognitives sont explorées en fonction du contexte. Cette première consultation peut conduire à des investigations complémentaires : un bilan biologique, une imagerie cérébrale, un bilan neuropsychologique…

Liste des consultation mémoire d'Ile-de-France.

 

 

Les bilans neuropsychologiques sont effectués par des neuropsychologues. Cet examen, qui demande environ une heure et demi, consiste à effectuer une série de tests approfondis qui explorent les différents secteurs du fonctionnement cognitif : intelligence globale, mémoire verbale et visuelle, langage, calcul, représentation de l’espace, stratégie…


La confrontation de ces différents tests permet de dresser un profil du fonctionnement cognitif d’un individu, et ainsi permettre de déceler une éventuelle pathologie.

 

Le staff recours est une réunion ouverte à tout médecin, permettant de discuter de manière collégiale d’un problème diagnostique ou thérapeutique concernant la prise en charge d’un patient. Ces consultations ont lieu au CMRR Paris Nord le premier mardi de chaque mois, à 18 heures.

 


Les médecins de la consultation mémoire du CMRR Paris Nord sont des neurologues ou des gériatres, spécialisés dans l’exploration et la prise en charge des troubles cognitifs. Ils ont par ailleurs une activité de recherche autours des maladies de la mémoire.

 


La maladie d’Alzheimer est une maladie neurologique dégénérative, de cause encore inconnue, responsable d’un  déclin intellectuel progressif pouvant entraîner un retentissement sur la vie quotidienne.

Cette maladie a été décrite la première fois en 1906 par le médecin anatomopathologiste allemand Aloïs Alzheimer (1864-1915).

Elle est caractérisée sur le plan histologique par une accumulation élevée dans le cerveau des patients de plaques séniles, correspondant à une accumulation de la protéine beta-amyloïde, et par la présence d’une dégénérescence neurofibrillaire, correspondant à une accumulation de neurofilaments de protéine tau dans les corps cellulaires des neurones.


Les principales manifestations de cette maladie sont un trouble de la mémoire qui prédomine sur les événements récents, une moins bonne orientation dans le temps et dans l’espace, ainsi qu’une modification du caractère. La fréquence de cette maladie augmente avec l’âge.

La mémoire diminue de manière naturelle avec l’âge et des « oublis » sont possibles à tout âge de manière normale chez la plupart des individus, pouvant parfois être favorisés par d’autres pathologies comme la dépression ou les troubles du sommeil.

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer nécessite un avis spécialisé et des investigations auprès d’une consultation mémoire.

 


Le Plan Alzheimer 2008-2012 est un programme national à l’initiative du Président de la République ayant pour objectifs de favoriser la recherche sur la maladie d’Alzheimer,  de favoriser le diagnostic plus précoce de cette maladie, et de mieux prendre en charge les malades et leurs aidants.


Le Plan Alzheimer 2008-2012 comporte 44 mesures regroupées en 11 objectifs :

  1. Apporter un soutien accru aux aidants

  2. Renforcer la coordination entre tous les intervenants

  3. Permettre aux personnes atteintes et à leurs proches de choisir le soutien à domicile

  4. Optimiser le parcours de soins

  5. Améliorer l'accueil en établissement pour une meilleure qualité de vie des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer

  6. Valoriser les compétences et développer les formations des professionnels

  7. Fournir un effort sans précédent pour la recherche

  8. Organiser un suivi épidémiologique

  9. Informer et sensibiliser le grand public

  10. Promouvoir une réflexion et une démarche éthique

  11. Faire de la maladie Alzheimer une priorité européenne

Lien vers le site du Plan Alzheimer

 

 


Les neuropsychologues sont des psychologues ayant une formation spécialisée dans l’évaluation des différentes fonctions intellectuelles à l’aide de tests standardisés, et dans l’évaluation et le suivi des différentes maladies cognitives. Les neuropsychologues font passer les bilans neuropsychologiques.

 


Centre Mémoire de Ressources et de Recherche (CMRR). Les CMRR sont des structures hospitalières spécialisées dans la prise en charge des maladies de la mémoire. Ils ont notamment pour mission un rôle de recours pour les diagnostics complexes, une activité de recherche clinique, de formation et de réflexion éthique, et d’animer le dispositif régional en partenariat avec les consultations mémoires. La labellisation de ces centres est effectuée par les ARH (agence régionale de l’hospitalisation) selon un cahier des charges précis défini par le Plan Alzheimer. On recense actuellement 25 CMRR implantés dans 23 régions.

Liste des CMRR

 

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale est un examen radiologique permettant de visualiser de manière très précise la structure du cerveau. Cet examen, totalement indolore mais bruyant, dure une vingtaine de minutes et nécessite de bouger le moins possible pendant la durée de passation. Les IRM se font dans de nombreux hôpitaux ou cliniques équipés d’un service de radiologie. Elles sont parfois demandées pour l’exploration d’un trouble cognitif.

IRM cerebrale

 


La ponction lombaire est un examen permettant de recueillir et d’analyser le liquide céphalo-rachidien (LCR) qui se trouve autour du cerveau et de la moelle épinière. La durée de l’examen est de quelques minutes et consiste en un prélèvement, dans le bas du dos, au niveau lombaire.

Dans le cadre du CMRR Paris Nord, cet examen est régulièrementeffectué à l’hôpital de jour du service de neurologie de l’hôpital Lariboisière.

Cet examen est parfois effectué pour authentifier l’existence d’une maladie neurologique et/ou pour diagnostiquer l’origine d’un trouble cognitif.

ponction lombaire

 

ponction lombaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Centre local d’information et de coordination (CLIC). Les CLIC sont des structures de proximité permettant d’informer, d’orienter et de faciliter les démarches pour les personnes âgées et leur entourage. Les CLIC sur Paris sont appelés les Points Paris Emeraude. Ils sont accessibles directement pour toute personne demandeuse d’information. Ils peuvent par exemple aider à trouver une aide au domicile, informer sur les clubs de loisir, ou donner des informations sur les maisons de retraite.


Liste des CLIC de la région parisienne

 


Les traitements médicamenteux actuellement approuvés et reconnus dans le traitement de la maladie d’Alzheimer sont des traitements symptomatiques, c’est-à-dire luttant contre les différents symptômes, mais n’agissant pas directement sur la cause de la maladie. Néanmoins, ils ont une efficacité réelle mais modérée et transitoire.  L’initiation de ces traitements doit être effectuée par un neurologue ou un gériatre spécialisé dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer.

Schématiquement,  on peut dire que l’acetylchonline est le neuromédiateur de la mémoire.
La maladie d'Alzheimer est responsable de la perte de neurones cholinergiques (fonctionnant avec l’acétylcholine), il y a donc une diminution progressive de d'acétylcholine disponible ce qui explique la baisse d'efficacité de leur mémoire. De plus, la diminution du taux d'acétylcholine disponible a été démontrée comme pouvant stimuler la libération excessive du peptide Abeta qui est toxique. Les médicaments actuels (appelés anticholinestérasiques) ont pour but de diminuer l’élimination de l’acétylcholine et ainsi  d’augmenter sa quantité au niveau du cerveau. Ces traitements sont disponibles depuis une dizaine d’années et sont utilisés dans les formes débutantes à modérées de la maladie, pouvant permettre une stabilisation ou un ralentissement de l’évolution de la maladie. Il en existe actuellement quatre sur le marché français : le Cognex (Tacrine) actuellement peu utilisé au profit des plus récentes que sont : l’Aricept (donépézil) en comprimés, l’Exelon (Rivastigmine)en gélules, solution ou patch et le Reminylâ (Galantamine). Par précaution, un électrocardiogramme doit être pratiqué avant leur prescription pour rechercher un trouble du rythme cardiaque. Les anticholinestérasiques peuvent parfois entraîner des effets secondaires digestifs modérés, le plus souvent transitoires, à type de nausées ou de diarrhées.

La mémantine (EBIXA) est une autre classe médicamenteuse utilisée dans les formes modérées ou sévères de la maladie d’Alzheimer, seule ou en association avec un médicament anticholinestérasique. Elle permet de moduler les effets d’un autre neurotransmetteur cérébral : le glutamate. L’activation excessive des récepteurs du glutamate peut entraîner un dysfonctionnement ou des dommages neuronaux qui pourrait être impliqué dans les maladies neurodégénératives.

 


Depuis l’apparition des anticholinestérasiques et de l’antiglutamatergique, il n’y pas eu d’autres thérapeutiques approuvés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Néanmoins, de multiples essais sont en cours.


Il existe des essais de prévention (primaire et/ou secondaire), des essais curatifs (ou encore appelé « modifying thérapies »)  ou symptomatiques. Notez bien que la liste ci dessous n’est pas exhaustive et que les molécules ou les techniques citées ne sont pas disponibles sur le marché actuellement. Cette liste illustre simplement l’importance et la multitude des essais et des voies thérapeutiques possibles.


Essais de Prévention Primaire et Secondaire:


Les essais de prévention primaire sont destinés à évaluer l'effet de certains traitements ou molécules sur l'apparition de la maladie d'Alzheimer : la vitamine E et le sélénium, les AINS, les œstrogènes, l'extrait de Ginkgo biloba….


Essais thérapeutiques : traitements symptomatiques et/ou « modifying therapies » (agissant sur les causes de la maladie) :


Ces essais ont pour but d’améliorer les performances cognitives, de ralentir l’évolution de la maladie et pour certains de lutter contre les causes de la maladie
1/  Anticholinestérasiques + autre activité : Dimebon (phase III), Huperzine A……
2/ Thérapeutiques ayant pour cible le peptide Abeta  ou la formation du peptide abeta 


1- L’ Approche par Immunothérapie est basée sur le fait que l’administration d’anticorps dirigés contre le peptide Abeta  élimine les plaques et ainsi de leur neurotoxicité. Les premières immunothérapies n’ont pas fait preuve de leur efficacité et de leur bonne tolérance clinique. D’autres molécules sont actuellement à l’essai (Bapineuzumab, TTP488, AFFITOPE ….  . Par extension, les immunoglobulines par voies intra-veineuses (déjà utilisées contre d’autres pathologies) sont également à l’essai.


2 - Les inhibiteurs des gammasecretase diminue la production du peptide Abeta. De même, la sinvastatine, Huperzine A (herbe chinoise)


3/Thérapeutiques visant à augmenter la clairance des neurotoxines :
COGNIshunt : implantation d’une dérivation pour augmenter le flux de LCR.


4/Thérapeutiques ayant pour cible l’inflammation chronique : Anti inflammatoires, Simvastatine.


5/ Traitements ayant un autre mode d’action :  Docosahexanoic acid (DHA acides gras non saturés, Leuprolide (LH- RH) déjà utilisé dans le traitement de certains cancers, Rosiglitazone (antidiabétique orale qui augmente la sensibilité des cellules à l’insuline), Facteur de croissance, inhibiteurs de GSK3, inhibiteur de la recapture de la sérotonine, agonistes nicotiniques


A notre connaissance, et malgré une campagne d’information importante, il n’y a pas de publication scientifique répertorié ou d’essai clinique déclaré avec le Rember.

 

  • Diagnostic précoce :

De nouveaux outils diagnostiques permettent d’effectuer un diagnostic plus précoce de la maladie d’Alzheimer.


La ponction lombaire avec dosage dans le liquide céphalorachidien de biomarqueurs. L’analyse du LCR dans la maladie d’Alzheimer retrouve une diminution de la protéine A-beta amyloïde et une augmentation de la protéine tau totale et tau phosphorylée.


L’IRM cérébrale avec volumétrie quantitative retrouve atrophie hippocampique
Ces examens, en permettant un diagnostic plus précoce et plus précis, conduisent à une prise en charge plus rapide de la maladie.

 

Maladie d’Alzheimer Familial et Facteur de Risque:

Elle se caractérise par un début de maladie avant 60 ans. Elle est rare puisqu’elle ne concerne que (environ) 1000 personnes en France. Chez les patients qui présentent une forme autosomique dominante de la maladie d’Alzheimer, il est possible d’identifier la mutation causale ; elle concerne trois gènes :  APP codant la protéine précurseur de la protéine amyloïde (15% des cas), le gène Presinilin-1 (70% des cas) et le gène Presinilin-2 (beaucoup plus rare). Quelques cas de formes familiales restent inexpliquées.


Il est possible dans des conditions strictes prévues par la loi, de réaliser des recherches prédictives chez des sujets apparentés non atteints qui désirent connaître leur statut.

L’allèle E4 de l’apolipoprotéine E se comporte comme un simple facteur de risque. Ceci signifie que sa présence n’est ni suffisante (des porteurs peuvent ne pas développer la maladie, même à un âge avance), ni indispensable (des non-porteurs peuvent être atteints). Il n’est pas recommandé d’utiliser le génotypage APO E à des fins de dépistage diagnostiqué, étant donné qu’il s’agit seulement d’un facteur de risque.